Un espoir pour les prisonniers palestiniens et arabes et
leurs familles
Rim al-Khatib
La capture du soldat israélien, dans une base militaire au sud de la bande de
Gaza, il y a une dizaine de jours, au cours de l'opération "Illusion
dissipée" menée par la résistance palestinienne, et la capture de deux
soldats israéliens, le mercredi 12 juillet, par le Hezbollah, sont la poursuite
d'un long processus de la résistance qui a déployé des efforts incessants pour
la libération de près de 10.000 prisonniers palestiniens et arabes, détenus
dans les prisons israéliennes.
La dernière opération de libération de prisonniers palestiniens, après l'accord
de Sharm el-sheikh début 2005, n'a abouti qu'à faire libérer près de 400
prisonniers, la plupart arrêtés peu de temps avant et dont les condamnations ne
dépassaient pas quelques années. Alors que la revendication des organisations
de la résistance palestinienne étaient claires : "Nous n'accepterons
aucune trêve tant que l'Etat sioniste ne faisait pas libérer d'abord les
anciens prisonniers, puis les enfants, puis les femmes, puis les prisonniers
malades", soit environ 1000 prisonniers, le rapport de forces sur le
terrain et notamment les pressions américaines et européennes, sans parler du
silence mortel des pays arabes, avait obligé les Palestiniens à accepter une trêve
avec une promesse de libération, mais celle-ci n'avait pas satisfait les
organisations de la résistance.
Depuis cette date, la situation des prisonniers palestiniens et arabes s'est
terriblement aggravée, Israël s'alignant sur les atrocités commises ailleurs
(Guatanamo et Abu Ghrayb) pour accentuer encore sa répression dans les prisons.
Depuis les accords de Sharm el-sheikh, où le nombre des prisonniers était de
8000, les multiples rafles en Cisjordanie et dans la bande de Gaza a
considérablement augmenté. Aujourd'hui, plus de 10.000 prisonniers croupissent
dans les geôles de l'occupation.
Au niveau international, les revendications des organisations palestiniennes
n'ont pas été prises au sérieux, et les agissements meurtriers des autorités de
l'occupation n'ont pas été dénoncés. Israël a accentué les rafles, les
condamnations lourdes, les mauvais traitements dans les prisons, sans qu'une
seule commission de droits de l'homme, sans qu'une seule organisation
d'envergure internationale ne se penche sur cette question, malgré les efforts
de plusieurs associations dans le monde, solidaires de la défense des droits de
l'homme et/ou des droits des résistants palestiniens.
Les multiples manifestations dans les territoires occupés, les sit-in nombreux
à Beirut ou ailleurs, les campagnes lancées par les ministères palestiniens ou
les efforts d'information menés par des organismes palestiniens ou leurs amis
pour amener le monde à regarder ce qui se passe dans les prisons de
l'occupation n'ont pas fait bougé d'un pouce ni les puissances européennes, et
américaines et à fortiori, l'Etat sioniste qui a poursuivi sa politique
criminelle, sans recevoir un seul blâme.
Des prisonniers sont décédés en prison, à cause de la négligence médicale, ou à
cause des tortures, ou à cause des conditions désastreuses de vétusté dans les
prisons, mais personne n'a bronché, personne ne s'est soucié de ces 10.000
prisonniers, êtres humains à part entière, qui ont des familles, des enfants,
des soeurs et des frères, des pères et des mères, des épouses et des époux, que
l'Etat sioniste persiste à considérer "terroristes" alors que ce sont
des combattants de la liberté, aux yeux de leur peuple et de leurs familles,
ainsi qu'aux yeux de leurs amis dans le monde.
Avec la capture des trois soldats israéliens, l'espoir de leur libération est
de nouveau là, à faire frémir les coeurs des prisonniers, de leurs familles et
amis.
Cette capture des prisonniers n'est pas une surprise : les organisations de la
résistance l'ont maintes fois annoncée, et les Etats européens ou l'ONU qui
font pression sur les Palestiniens pour libérer les soldats israéliens capturés
doivent se demander pourquoi ils n'ont pas élevé leurs voix pour faire libérer
les prisonniers ? Les organisations de la résistance palestinienne annoncent,
depuis plusieurs mois, que leur espoir dans la libération des prisonniers dans
le cadre de négociations, a pris fin, avec les orientations et les pratiques du
gouvernement israélien. A demi-mots ou ouvertement, elles ont annoncé à
plusieurs reprises qu'elles captureraient des soldats sionistes pour les
échanger.
Pour le Hezbollah, la question est semblable. Depuis des années, il se bat pour
faire libérer Samir Qintar et d'autres prisonniers libanais, par le biais des
négociations indirectes avec Israël. Un des enjeux de son maintien en tant que
force armée dans le sud était la présence de ces prisonniers que l'Etat
sioniste a refusé de libérer et qu'il maintient en otages, dans un défi inégalé
à toute la communauté internationale. Pour les résistants libanais, tant qu'il
y avait encore un seul prisonnier libanais dans les prisons israéliennes, on ne
pouvait pas considérer que le pays a été entièrement libéré.
Qui a demandé la libération de Samir Qintar et de ses frères, au cours de ces
dernières années ? Quelle ambassade libanaise ou même arabe s'est souciée de
porter ce dossier devant les Etats européens ou devant l'ONU ? Seul le
Hezbollah a maintenu sa fidélité à ce combattant, devenu héros national, ou à
ces prisonniers retenus en otages par Israël.
Sayyid Nasrallah a promis, dans un discours célébrant la libération du pays que
Samir Qintar serait bientôt libéré, et tous les assistants à cette
manifestation et toutes les ambassades étrangères ont compris le message : le
Hezbollah va capturer des soldats israéliens pour les échanger contre la
liberté de Samir et d'autres prisonniers.
Face à Israël, face à ce silence et cette complicité internationale avec les
agresseurs et les criminels israéliens, les organisations de la résistance ont
finalement capturé des soldats pour faire un échange, leur capture restant la
seule possibilité pour faire libérer les prisonniers.
Qui sont ces prisonniers palestiniens et arabes qui croupissent dans les
prisons israéliennes depuis plus de 20 ans ? Qui sont-ils, ces résistants,
combattants de la liberté, pour lesquels les résistants se battent contre la
machine de guerre la plus terrible et inhumaine, Israël ?
Voici le nom de 35 prisonniers palestiniens et arabes, ayant passé plus de 20
ans en prison. En soutien aux revendications des résistances palestinienne et
libanaise, il est nécessaire de se mobiliser pour exiger leur libération
immédiate, avec les prisonnières et les enfants détenus dans les prisons de
l'occupation, en échange des soldats isaéliens capturés.
Il est nécessaire d'accentuer nos pressions, dans la rue, dans les médias, dans
les instances internationales, pour que la demande d'échange de prisonniers
soit prise en compte. Les revendications des résistances palestinienne et
libanaise sont légitimes.
Les prisonniers qui ont passé plus de 20 ans en prison (statistiques de
fin 2005)
1) Saïd Wajih Saïd Atabeh, de Naplouse, arrêté depuis le 29 juillet 1977. Célibataire,
né en 1951, détenu à Ascalan.
2) Na'el Saleh Abdallah Barghouty, de Ramallah, arrêté depuis le 4 avril 1978. Célibataire,
né en 1957, détenu à Ascalan.
3) Fakhri Asfour Abdallah Barghouty, de Ramallah, arrêté depuis le 23 juin
1978. Marié, né en 1954, détenu à Ascalan. A retrouvé ses deux enfants, il y a
quelques mois, en prison.
4) Samir Sami Ali Qintar, du Liban, arrêté depuis depuis le 22 avril 1979. Célibataire,
né en 1962, détenu à Haddarim.
5) Akram Abdel Aziz Saïd Mansour, de Qalqylia, arrêté depuis le 2 août 1979,
célibataire, né en 1962, détenu à Ascalan.
6) Muhammad Ibrahim Mahmoud Abu Ali, de Yata (al-Khalil), arrêté depuis le 21
août 1980. Marié, né en 1956, détenu à Beer Saba'. Elu député au nouveau
conseil législatif palestinien, il y a quelques mois.
7) Fouad Qasem Arafat Razzam, d'al-Quds, arrêté depuis le 30 janvier 1981. Célibataire,
né en 1958, détenu à Haddarim.
8) Ibrahim Fadl Nimr Jaber, d'al-Khalil, arrêté depuis le 8 janvier 1982,
marié, né en 1954, détenu à Nafha.
9) Hasan Ali Nimr Salma, de Ramallah, arrêté depuis le 8 août 1982, marié, né
en 1958, détenu à Ascalan.
10) Uthman Ali Hamdane Muslih, de Naplouse, arrêté depuis le 15 octobre 1982,
marié, né en 1952, détenu à Ascalan.
11) Sami Khaled Salameh Younes, des régions occupées en 48, village de 'Ara,
arrêté depuis le 5 janvier 1983, marié, né en 1932, détenu à Shatta.
12) Karim Yousef Fadl Younes, des régions occupées en 48, village de 'Ara,
arrêté depuis le 6 janvier 1983, célibataire, né en 1958, détenu à Netsan -
Ramleh
13) Maher Abdel Latif Abdel Qader Younes, des régions occupées en 48, village
de 'Ara, arrêté depuis le 20 janvier 1983, célibataoire, né en 1957, détenu à
Shatta.
14) Salim Ali Ibrahim al-Kayyal, de Gaza, arrêté depuis le 30 mai 1983. Marié,
né en 1958 et détenu à Ramleh.
15) Hafez Nimr Muhammad Qandas, des régions occupées en 48, de Yafa, arrêté
depuis le 15 mai 1984, célibataire, né en 1958, détenu à Ramleh.
16) Issam Nimr Jibril Abd Rabboh, du camp de Dhayshe, arrêté depuis le 21
octobre 1984, célibataire, né en 1963, détenu à Nafha.
17) Muhammad Abdel Rahim Saïd Mansour, de Tulkarm, arrêté depuis le 27 janvier
1985, célibataire, né en 1960, détenu à Gilboa.
18) Ahmad Farid Muhammad Shahade, du camp de Qalandia, arrêté depuis le 16
février 1985, célibataire, né en 1962.
19) Muhammad Ibrahim Muhammad Nasr, de Ramallah, arrêté depuis le 11 Mai 1985,
marié, né en 1955.
20) Rafe' Farhoud Muhammad Karaje, de Ramallah, arrêté depuis le 20 mai 1985,
célibataire, né en 1961.
21) Talal Yousef Ahmad Abu Kebash, de la ville d'al-Khalil, né en 1955, arrêté
en 1985, marié.
22) Ziyad Mahmoud Muhammad Ghunaymat, d'al Khalil, né en 1965, arrêté en 1985. Célibataire.
23) Mustafa Amer Muhammad Ghunaymat, d'al-Khalil, né en 1965, arrêté en 1985,
Célibataire.
24) Khaled Saadi Rashed Abu Shamat, de Nablus, né en 1966, arrêté le 28 juin 1985,
célibataire.
25) Uthman Abdallah Mahmoud Bani Husayn, de Jénine, né en 1967, détenu depuis
le 27 juillet 1985, célibataire.
26) Huzaa Muhammad Kuzaa Saadi, de Jénine, né en 1967, arrêté le 28 juillet
1985, célibataire.
27) Bishr Sulayman Ahmad Miqt, u Golan occupé, né en 1965, arrêté le 28 juillet
1985, célibataire.
28) Asem Mahmoud Ahmad Wali du Golan occupé, né en 1967, arrêté le 12/8/1985,
célibataire.
29) Sitan Nimr Nimr Wali du Golan occupé, né en 1966, arrêté le 23 août 1985,
célibataire.
30) Sidqi Sulayman Ahmad Miqt, du Golan occupé, né en 1967, arrêté le 23 août
1985, célibataire.
31) Hani Badawi Muhammad Saïd Jabir, de la ville d'al-Quds, né en 1966, arrêté
le 3 septembre 1985, célibataire.
32) Muhammad Ahmad Abdel Hamid Tous, de la ville d'al-Khalil, né en 1955,
arrêté le 6 octobre 1985.
33) Nafez Ahmad Talib Haraz, détenu depuis le 25 novembre 1985, né en 1955,
marié.
34) Fayez Mutawi’ Hamad Khour, de Gaza, arrêté depuis le 29 novembre 1985,
Célibataire, né en 1961.
35) Ghazi Jumaa Muhammad Namas, de Gaza, détenu depuis le 30 novembre 1985,
célibataire, né en 1958.
Avec la résistance palestinienne et libanaise, soutenons massivement la
libération des prisonniers palestiniens et arabes, les combattants de la
liberté.